Démasquer le secret de neutraliser largement les anticorps thérapeutiques COVID-19
L’évolution rapide et l’émergence de nouvelles variantes du SRAS-CoV-2, telles que la variante omicron, la rendent hautement capable d’échapper à l’immunité de l’hôte.
Dans le même temps, les vaccins basés sur la souche originale de type sauvage du SRAS CoV-2 présentent une protection réduite contre les nouvelles variantes, en particulier pour la variante omicron. Cela se traduit par des infections percées chez les personnes vaccinées et hautement contagieuses chez les personnes non vaccinées.
Ainsi, il reste incertain si les nouvelles variantes émergentes de la maladie COVID-19 peuvent échapper à la réponse immunitaire protectrice déclenchée par les vaccins et si les anticorps préexistants présents chez les patients qui se sont remis du COVID-19 peuvent les neutraliser.
Pour enquêter, le professeur agrégé Justin Chu, directeur de l’installation centrale de niveau 3 de biosécurité (BSL-3) et professeur agrégé au département de microbiologie et d’immunologie, et programme de recherche translationnelle sur les maladies infectieuses à la Yong Loo Lin School of Medicine, Université nationale de Singapour (NUS Medicine), a mené une étude conjointe menée par le BSL-3 Core Facility et l’Université Tsinghua en Chine, pour découvrir dans quelle mesure les anticorps neutralisants acquièrent leur capacité à neutraliser toutes les variantes du SRAS-CoV-2 testées. L’étude est publiée dans Immunologie naturelle.
Les chercheurs ont analysé les caractéristiques uniques des anticorps largement neutralisants présents chez neuf personnes qui avaient été infectées par la souche originale de type sauvage du virus SARS CoV-2. Les anticorps neutralisants ont été isolés et étudiés.
Une analyse détaillée a révélé que ces anticorps ont des caractéristiques biochimiques et structurelles uniques, qui sont naturellement des liants puissants au domaine de liaison du récepteur à la surface du virus, facilitant l’absorption du virus dans les cellules humaines. Par conséquent, ces anticorps sont capables de bloquer la liaison du virus à la surface des cellules humaines, empêchant ainsi l’infection des cellules humaines par le virus.
Dans des études en laboratoire, les anticorps neutralisants ont démontré des effets protecteurs. Lorsqu’ils ont été testés avec la variante bêta, les anticorps neutralisants offrent une protection contre les conséquences graves de la maladie et il n’y avait pas non plus de niveaux détectables du virus dans les tissus pulmonaires et cérébraux. Des fonctions protectrices similaires ont également été démontrées en utilisant la variante omicron, ce qui n’a entraîné aucun symptôme de la maladie et aucune perte de poids.
Ces résultats mettent en évidence qu’une infection naturelle par le type sauvage du virus SARS-CoV-2 pourrait générer des anticorps largement neutralisants et protecteurs, qui peuvent protéger les individus contre l’infection par les sous-variants omicron. En plus du rappel vaccinal pris par les anciens patients infectés, il est fort probable que ces anticorps contribuent à l’immunité hybride contre les variants.
Cette étude fournit des preuves à l’appui de la protéine réceptrice du virus dans les anticorps en tant que cible viable et possible pour de nouvelles stratégies vaccinales contre le virus SARS-CoV-2.
« La prochaine partie de notre étude vise à comprendre comment les cellules immunitaires mémoire qui produisent ces anticorps largement neutralisants seront cruciales pour le développement de vaccins de prochaine génération, qui peuvent sélectivement améliorer la production d’anticorps aussi hautement efficaces et largement neutralisants », a déclaré Assoc. Prof. Chu, chercheur principal de l’étude.
