Le vaccin vectoriel contre la rougeole protège les souris contre le virus de la grippe A (H7N9)

Le vaccin vectoriel contre la rougeole protège les souris contre le virus de la grippe A (H7N9)

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Des chercheurs du Paul-Ehrlich-Institut (PEI), en coopération avec la Philipps-Universität Marburg, ont utilisé la plateforme vaccinale « virus vaccinal recombinant contre la rougeole » pour tester des candidats vaccins contre le dangereux virus de la grippe aviaire H7N9 sur un modèle animal. Les vaccins vectoriels contenant de l’hémagglutinine (H7) ou de la neuraminidase (N9) ont induit des anticorps spécifiques chez la souris qui pourraient inhiber efficacement les virus grippaux H7N9. Des lymphocytes T spécifiques de H7 étaient encore détectés chez les animaux deux ans après la vaccination.

La vaccination contre H7 a complètement protégé les souris contre la maladie après infection. La vaccination contre le N9 assure principalement une protection contre une évolution grave de la maladie.

Le virus de la grippe aviaire H7N9 a été découvert en Chine en 2013. Depuis lors, plus de 1 500 patients infectés ont été confirmés, dont 39 % sont décédés. La transmission est principalement zoonotique de l’animal à l’homme et se produit rarement d’humain à humain. Cependant, une certaine adaptation du virus aux mammifères a déjà été observée chez le furet. Des vaccins efficaces et sûrs sont nécessaires pour se préparer à d’éventuelles pandémies.

La pandémie de COVID-19 a montré que les technologies des plateformes vaccinales permettent d’ajuster rapidement les vaccins pour les protéger contre d’autres virus. Cette étude a utilisé la plateforme « virus de la rougeole recombinant (MV) », dans laquelle des virus de la rougeole dérivés de souches vaccinales ont été utilisés comme vecteur (véhicule de transport) pour la transmission de gènes codant pour les protéines de surface hémagglutinine (H7) ou neuraminidase (N9) du le virus de la grippe H7N9.

Les deux vaccins modèles développés, MVvac2-H7 (P) et MVvac2-N9 (P), ont été testés sur des souris. Les souris ont été vaccinées deux fois toutes les quatre semaines et ont développé des titres d’anticorps élevés. La vaccination contre N9 a échoué chez une souris.

Les anticorps formés se sont non seulement liés aux glycoprotéines H7N9, mais ont également empêché l’hémagglutinine de se lier à son récepteur et la neuraminidase d’être active enzymatiquement, ce qui empêche la libération de nouvelles particules virales. Le virus de la grippe est ainsi inactivé et ne peut plus provoquer de maladie.

En plus de la réponse en anticorps, des lymphocytes T spécifiques de H7 ont également été détectés chez les souris vaccinées contre H7.

Trois semaines après la deuxième vaccination, certaines souris ont été infectées par le virus de la grippe H7N9. Alors que les souris témoins sont tombées gravement malades et ont dû toutes être euthanasiées, toutes les souris vaccinées ont survécu, à l’exception d’une qui avait été vaccinée avec le vaccin N9. Les souris vaccinées contre le H7 n’ont montré aucun signe de maladie et leur poids a augmenté régulièrement au cours de l’étude. Toutes les souris vaccinées contre le N9, sauf une, se sont complètement rétablies quatre jours après une légère baisse de poids initiale.

Sept autres souris ont été vaccinées par vaccin et conservées pendant deux ans. Passé ce délai, il restait trois souris vaccinées contre le H7 et deux souris vaccinées contre le H9 en vie, approchant de la fin de leur durée de vie naturelle. Bien qu’aucune réponse des lymphocytes T spécifiques à N9 n’ait été évidente chez les deux animaux vaccinés contre H9, des réponses des lymphocytes T spécifiques à l’antigène pourraient toujours être provoquées chez les souris H7. C’est une indication de la longévité de cette réponse immunitaire.

Cette étude animale montre que les vaccins contenant la neuraminidase comme antigène peuvent protéger contre la grippe presque aussi bien que les vaccins contenant l’antigène hémagglutinine. L’étonnante longévité des réponses des lymphocytes T contre l’hémagglutinine fera l’objet de recherches futures.

L’article est publié dans la revue Vaccins npj.

Fourni par l’Institut Paul-Ehrlich

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