Pourquoi les hommes sont plus à risque de COVID-19

Pourquoi les hommes sont plus à risque de COVID-19

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Le COVID-19 a eu un impact mondial énorme depuis l’épidémie initiale en 2019. Les hommes et les femmes montrent des réponses différentes à cette maladie, les hommes ayant un risque plus élevé d’infection. La base cellulaire sous-jacente de cette différence n’est pas entièrement comprise, mais maintenant un groupe de recherche de l’Université d’Osaka a découvert des différences spécifiques au sexe dans un type de cellule immunitaire appelée cellules T régulatrices, ou “cellules Treg”, et dans la production de protéines appelées anticorps, dans le cadre de la réponse à l’infection au COVID-19.

Le système immunitaire est responsable de l’élimination des infections virales, ainsi que de la production de nombreux symptômes aigus du COVID-19, et il est donc essentiel de comprendre les changements qui se produisent dans le système immunitaire des patients infectés. La “réponse humérale”, la production d’anticorps, est dérégulée dans le COVID-19. Les cellules Treg ont été soupçonnées d’être responsables de cela, car leur rôle dans le système immunitaire est de réguler d’autres cellules immunitaires et de supprimer leurs activités pour contrôler la force de la réponse immunitaire.

Les cellules régulatrices folliculaires T (“cellules Tfr”), un sous-ensemble de la population de cellules Treg responsables du contrôle de la production d’anticorps, sont particulièrement pertinentes. L’équipe a observé que les patients masculins perdent des cellules Tfr circulantes à un rythme plus rapide que les patientes et a identifié des différences spécifiques au sexe dans tout un réseau de différents types de cellules associées à la production d’anticorps.

De nombreux patients COVID commencent à produire des « auto-anticorps » dans le cadre de leur réponse au virus. Ces anticorps visent les protéines produites par le corps humain au lieu de cibler le virus et peuvent neutraliser les facteurs protecteurs de l’hôte, et la production de ceux-ci peut jouer un rôle critique dans la progression de l’infection.

“La régulation du système immunitaire par les cellules Treg peut donc être essentielle pour comprendre la sensibilité au COVID-19 et sa récupération”, explique le premier auteur Jonas Nørskov Søndergaard de l’étude publiée dans Actes de l’Académie nationale des sciences.

L’équipe a utilisé une approche connue sous le nom de protéomique unicellulaire par spectrométrie de masse, permettant d’identifier et d’analyser des cellules immunitaires individuelles. Cela a montré que les patients atteints de COVID-19 présentaient des modifications du rapport entre les cellules Tfr en circulation et un réseau d’autres cellules associées à la production d’anticorps, qui à son tour est fortement corrélé aux niveaux d’anticorps. Un biais sexuel a été observé dans cette réponse, les femmes ayant plus de cellules Tfr en circulation tandis que les hommes avaient des taux d’anticorps plus élevés.

“Cela fournit des preuves cellulaires significatives de réponses anticorps dérégulées chez les patients COVID-19”, explique l’auteur principal James Badger Wing. “La réduction du cTfr observée chez tous les patients COVID-19, mais en particulier chez les hommes, peut sous-tendre cette production d’anticorps dérégulée.”

L’identification de cette base cellulaire pour les différences sexospécifiques connues sera essentielle pour protéger tout le monde, en particulier les personnes les plus à risque, contre l’infection au COVID-19.

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